La mer , le calme et la volupté
La mer, le
calme et la volupté
Le soleil, inondant
de lumière tous les espaces, caresse de ses rayons chauds le petit village
paisible dont les maisons, d’un blanc immaculé, brillent de mille feux.
Petit port de
pêche situé à environ
Nommée Tacatua dans l’Antiquité, Takouche par les Arabes, Herbillon par les
Français et actuellement Chetaïbi, la commune est réputée pour ses plages «aux
sables d’or» et ses calanques où foisonne une vie aquatique
particulièrement riche et variée. Chetaïbi demeure incontestablement la plus
belle station balnéaire annabie de par sa fameuse «baie ouest», où se
mêlent verdure et bleu lagon.
Bien que rattrapée par le béton, Chetaïbi garde son cachet naturel. La
corniche, le petit port, la jetée, les barques et les filets de pêche sur le
sable, les forêts d’eucalyptus, de pinèdes et de chênes, les fleurs des champs
parfumées, la blanche coupole de Sidi Felkoun qui veille sur le cimetière, les
criques de galets, les centres de colonies de vacances, les savoureuses soupes
de poissons font de la région un lieu envoûtant.
Dans cette commune à vocation touristique, où les merveilles naturelles sont un
véritable caprice des dieux, la baie Ouest, appelée aussi Baie de Chétaïbi
semble n’avoir jamais été piétinée par l’homme. Un village où le calme règne
comme un maître et la luminosité est impressionnante, comme si toutes les
étoiles de la galaxie s’y étaient rassemblées pour en faire le centre de la
lumière du monde. De plus, la propreté des rues de ce petit village témoigne du
civisme de ses habitants.
Un civisme que même la pauvreté caractérisée dans cette région n’en a pas
altéré les bonnes manières. Car en dépit des temps durs et le chômage, les
habitants de ce petit paradis tentent de survivre avec les petits commerces et
les quelques cafés qui ne désemplissent pas, notamment en période estivale, de
par le grand nombre de touristes qui optent chaque année pour ce coin de
paradis. Ce joyau blotti comme un bébé entre la mer et la montagne est bercé
par la passion de l’homme qui y ajoute son empreinte personnelle en guise de
perfection, en y introduisant des terrasses ombragées par des toits de
branchages comme celle au front du port, qui porte bien son nom «Restaurant
du port», où les spécialistes y servent des plats à base de poisson frais.
La dégustation se fait en embrassant du regard l’immensité de la mer
scintillante sous le soleil de midi, tout en admirant les pêcheurs assis à
l’ombre d’une embarcation ou d’une maison raccommodant leurs filets pour
préparer la prochaine sortie. Le coucher du soleil lui, est la principale
attente des amoureux, venus admirer le départ d’un solitaire qui, sans tourner
le dos, promet le retour avec un nouveau jour radieux. Lorsque la nuit se drape
comme du velours sur cette nature envoûtante, c’est un autre monde qui
s’installe avec les nostalgiques du monde silencieux, celui des vagues qui
viennent s’écraser sur les récifs.
Ces minivagues dans un doux fracas donnent l’impression de faire leur révérence
en guise de bienvenu à ces hôtes du royaume nocturne. Car sur cette plage,
chaque promeneur donne libre errance à ses pensées. Au petit matin, c’est un
nouveau jour qui se lève sur la baie, où les fidèles viennent accomplir la
rituelle contemplation du lever du soleil, tout en admirant les gestes précis
des pécheurs s’apprêtant à quitter la terre ferme pour une nouvelle sortie en
mer. La baie Ouest c’est tout cela et un peu plus. Elle attire chaque année des
touristes qui viennent des quatre coins de l’Algérie même des zones éloignées,
tous attirés, non seulement par la quiétude et la sécurité de la région, mais
aussi par l’hospitalité de ses habitants. En dépit de l’absence de structures
hotelières, les estivants continuent d’affluer vers cette région.
Pour ce faire, ils louent des appartements, les émigrés quant à eux louent des
maisons à des prix exorbitants. Car selon certains, la quiétude se paie. Il
faut dire que ce havre de paix est une source de rentrée d’argent, notamment
pour ceux qui n’ont pas de commerce, qui louent leurs maisons et vont habiter
chez la famille le temps d’une location, voire deux.
Chétaïbi est composée de plusieurs plages ornant son relief maritime comme une
parure au cou d’une belle femme avec un collier de pierres précieuses. Situées
plus à l’ouest, les 4 autres plages renferment une multitude d’espèces
maritimes qui font la passion des amateurs de la plongée sous-marine. Le monde
aquatique est un autre aspect de la beauté de cette région. Depuis
La région n’a pas besoin de publicité pour faire parler d’elle. Elle a une
telle notoriété que les 5 plages de Chétaïbi, accueillent chaque année plus de
30.000 estivants et touristes, notamment ces dernières années où les
pieds-noirs viennent chaque année en grand nombre pour se recueillir sur un
passé révolu. Cette affluence n’a pas régressé même durant la tragédie
nationale. Un aspect sensible qui en dit beaucoup sur la stabilité de la
situation sécuritaire de ce bout de paradis.
Une sécurité qui attire, d’année en année, un nombre croissant de visiteurs, et
même avec les faibles moyens de la commune, des solutions aux problèmes les
plus urgents sont trouvés, à l’exemple de l’aménagement des aires de camping
sur la baie Ouest qui ont été mis à la disposition des campeurs. Pourtant,
Chétaïbi ne manque pas d’opportunités pour prétendre à une meilleure place sur
le podium des communes touristiques.
Elle jouit de tous les atouts, aussi bien naturels qu’humains. Pour le premier,
il faut dire que par les sites enchanteurs de la région, la baie Ouest
constitue la légitime fierté de Annaba, car classée au niveau international,
comme étant la plus belle baie au monde, avec les sept grottes du cap Tekouch,
où venaient autrefois se cacher les commerçants pour échapper aux pirates, ou
encore l’existence d’une source d’eau au beau milieu de la petite île face à la
plage de
Malheureusement, Chétaïbi, en matière de politique touristique, demeure
l’incontestable oubliée des décideurs.
En effet, la commune de Chétaïbi, en dépit de ses potentialités naturelles,
souffre du manque, voire même de l’absence totale de structures d’accueil et
autres infrastructures pouvant permettre plus ou moins un quelconque
développement de l’activité touristique. Pourtant les demandes d’investissement
pour le développement de la région ne semblent pas manquer en la matière...
Wahida BAHRI